1ère Expo pour la mi-février!
Du calme à la colère
Exposition PHOTOS
Vernissage le jeudi 12 février 2015
dès 18h30
suivi par la présentation du livre
‘‘Journal d’un curé de campagne’’
de et par Jean-Claude LARDINOIS
Exposition visible du 13 février au 13 mars 2015
du lundi au vendredi, de 8h30 à 17h00
Exposition Photos et présentation du livre « Journal d’un curé de campagne » par Jean-Claude LARDINOIS.
Jean-Claude Lardinois, 52 ans, a débuté dans la photographie, par instinct en autodidacte, dès l’âge de 12 ans. La photographie l’a accompagné durant 40 années, témoin de ses moments de joies et de peines.
Après une brutale perte d’emploi, à 50 ans, il a décidé de changer de vie et de s’orienter vers l’enseignement et la formation…
Mais sa passion de la photographie l’a emporté et il a décidé de « se mettre à niveau » en allant suivre des stages et des ateliers pratiques auprès de grands professionnels du métier.
C’est dans le cadre d’une de ces formations, suivi au centre Technocité de Mons avec Nicolas Gregorakis (photographe professionnel réputé) qu’il a choisi, inspiré par son épouse, de travailler sur le thème d’un curé de campagne de ses connaissances, un « curé progressiste et moderne.
Dans son studio, il pratique la photo d’art, avec son coté classique, beau, esthétique, recherché…
En extérieur, outre la photo d’art, il réalise de superbes reportages sur la vie actuelle et les faits de société.
Jean-Claude présentera son livre depuis sa conception jusqu’à sa sortie de presse. Il sera à votre disposition pour toute explication et pour les dédicaces.
N’hésitez pas à aller voir son profil Facebook: https://www.facebook.com/jclphotographe/photos_albums
Le livre…





L’artistique…
Le reportage « Les couleurs de la colère »…
Jean-Claude interviewé par un journaliste de la presse…extraits.
INTERVIEW : « Parlez-nous de vous… »
Aujourd’hui, nous recevons un écrivain photographe, Jean-Claude Lardinois, qui vient de publier son premier livre « Journal photographique d’un curé de campagne », à compte d’auteur, imprimé chez Snel.
LJ : Alors, Jean-Claude, parlez-nous de vous. Quel âge avez-vous ? Pourquoi ce livre et pourquoi maintenant ?
JCL : Bonjour. On se tutoie, si tu veux. C’est plus simple. J’ai 52 ans. Et toutes mes dents, enfin presque…. (rires…)
Ce livre ? Un défi relevé, un pari et le résultat d’une remise en question, très profonde, de ma vie.
LJ : Ah ? Quelle remise en question ? Quel défi ?
JCL : C’est long à expliquer mais, en résumé, j’ai perdu brutalement mon dernier emploi le lendemain de mes 50 ans. Paf. Dehors comme un chien. J’ai dû me battre… Plus aucun revenu. Pas de chômage, pas de cpas, pas de mutuelle… 17 mois de procédures juridiques…. etc…. Heureusement, j’avais mon épouse, ma famille et mon syndicat… On m’a bien aidé…. Mais j’ai dû essayer de m’en sortir, avec 6 euros par jour… Quand on tombe si bas, on a deux solutions, enfin, j’en voyais pas d’autres : crever ou se relever. J’ai choisi de me relever, une septième fois.
LJ : Une 7ème fois ?
JCL : Oui, je suis déjà tombé six fois. Notamment à cause de ma maladie. Je suis malade alcoolique. J’ai mis plus de trente années pour l’admettre, reconnaître que je suis impuissant devant ce poison, admettre qu’il est plus fort que moi. Mais avant d’arriver à cela, je suis tombé six fois. Le chemin de l’abstinence est difficile, enfin, pour certains. D’autres y arrivent du premier coup. Moi, ça a été plus difficile.
LJ : Et maintenant ?
JCL : « Un jour à la fois »…. comme on dit… Chaque jour est une victoire personnelle…. Mais la photo a pris la place de l’alcool : elle est devenue ma nouvelle obsession mentale. En somme, je ne vis qu’en état d’addiction émotionnelle. Hyper sensible, émotif, j’ai besoin d’occuper mon esprit et la photographie est mon médicament. Associée à l’écriture, elle m’apporte les outils de création dont j’avais besoin pour exprimer ce que je ressens.
LJ : Et ce livre alors, pourquoi ?
JCL : Dans mon parcours de reconstruction, j’ai changé de vie professionnelle. Après plus de 500 cv envoyés, quelques entretiens, je me suis rendu compte que d’une part j’étais usé pour mon ancien métier et d’autre part on me considérait comme très expérimenté mais « trop vieux »… ou « trop cher »…. ou « trop quelque chose »…. bref, plus de pistes…. Alors, je suis retourné à l’école, j’ai repris des cours pour devenir enseignant. Et des formations, plein de formations…. Pour finalement, par le hasard d’une revue de photo trouvée sur la table de la salle d’attente de mon avocate du syndicat, entrer dans un club photo de Boussu (1) où j’ai trouvé d’autres « cheveux gris » qui viennent du monde de l’argentique (photographie à pellicule)…
LJ : Et le livre ?
JCL : On y arrive…. du club photo, je suis allé dans un centre de formation à Mons, Technocité (2) , où j’ai suivi une formation à temps plein de deux mois avec Nicolas Gregorakis, un génie, un très grand photographe et surtout un animateur hors pair.
– Nico ? Si tu m’entends ??? (rires )
Il a changé ma vie. On devait proposer un sujet pour notre formation, une sorte de « fil rouge »… Et mon épouse m’a glissé dans l’oreille « et si tu faisais un reportage sur le Père Bruno ?« . Et voilà, tout a commencé comme cela, une nouvelle vie a débuté ce jour-là… Puis, tout s’est enchaîné, la formation, etc … J’ai poursuivi le reportage après la formation, puis on a exposé quelques photos dans l’église de Cour-sur-Heure, puis un de tes collègues, Jonathan Holvoet, a écrit un article dans « Vers l’Avenir », puis Vivacité a réalisé une émission, puis la RTBF a réalisé une autre émission, puis Télésambre a fait un long reportage, d’autres articles, la création du livre, d’autres expos, des conférences, etc etc…
LJ : En somme, tu as produit ta nouvelle vie ?
JCL : Oui, construire, produire, provoquer… Je le disais à la personne de l’ONEM qui m’a convoqué : « Je ne suis pas un demandeur d’emploi, moi m’sieur, je suis un trouveur d’emploi. Et si je ne le trouve pas, je vais le créer »…
LJ : Un témoignage poignant, Jean-Claude, qui peut aider pas mal de gens qui se cherchent encore, qui sont eux aussi dans des difficultés…
JCL : Oui, c’est pour cela que je suis ouvert à toute demande de conférences…. Je pense que mon expérience peut aider d’autres personnes. Les temps sont durs, surtout depuis quelques années. Mais on peut s’en sortir. Je suis sorti de l’alcool, je suis sorti d’une vie de dépendance sociale, j’ai évité de justesse de devenir un sdf, j’ai réussi à créer, à communiquer, à écrire, à publier, …. Je suis maintenant heureux, très heureux. Je me contente de peu mais je vis de mes passions : la photographie et l’écriture. En somme, je m’amuse 70 heures par semaine, en moyenne. Ma femme dit que je suis le « chômeur le plus hyperactif du pays« … (rires).
Et ceci, tout ceci, j’essaie de le transmettre, pour aider, pour susciter des réactions, pour inciter à aller de l’avant.
LJ : Et la manif du 06 novembre ? Pourquoi les « Couleurs de la colère » ?
JCL : Alors, deux réponses à tes deux questions…. Pourquoi la manif ? J’ai senti que ce jour-là serait un jour historique. Je suis parti dès 05 heures du matin, avec un boîtier, trois batteries et du café. Une fois dans le train, avec les manifestants partis de la gare de Ath, j’ai senti que quelque chose de grand, du point de vue humain et social, allait se produire. Il y avait un mouvement global, une fusion des idées mais aussi beaucoup de colère contenue, beaucoup d’émotions, des rires et des larmes…
Arrivé à Bruxelles, le choc : un mélange de couleurs. Le rouge dominant associé au bleu et au vert. Et dans toutes les langues !!! Là, j’ai compris : on vit un grand moment.
LJ : Et ici, aussi, une approche photographique très JCL ?
JCL : Oui. Enfin c’est toi qui vois. Une approche non commerciale, je pense que c’est mieux. Je savais vers 09h du matin que je ne vendrai pas mes photos, je l’avais décidé. D’ailleurs, elles sont toutes sur ma page facebook, en accès libre. Donc, je n’avais de compte à rendre à personne : liberté totale. Et je suis rentré dan la manif pour en ressortir régulièrement. Des points de vue différents : l’humain, la joie, la colère, l’amour, l’amitié, les besoins naturels, la pause sandwich, les maquillages, etc etc…
LJ : Pour terminer dans le feu…
JCL : Je n’imaginais pas ce qui se passait au Boulevard du Midi… On ma appelé pour me dire que « ça chauffait dur, là-bas… » J’y suis allé, sans courir, je suis arrivé, quelques clichés… Puis je me suis retrouvé parmi les dockers, quelques clichés…. Et puis, plus rien. Je veux dire : plus rien de raisonnable. Il n’y avait alors qu’une chose qui comptait : la photo. Jamais, je ne me suis rendu compte d’un risque, d’un danger. Je me suis retrouvé au milieu du feu, face aux policiers, entre la charge des auto pompes et les dockers, je ne pensais à rien, à rien : que la photo. Je n’étais plus moi.
LJ : Tu n’as pas eu peur ?
JCL : Non, je ne savais plus qui j’étais. Il n’y avait qu’une chose qui comptait ; la photo. Rien d’autre. Donc pas peur, non. Je n’étais plus moi. C’est l’eau qui m’a réveillé….
LJ : L’eau ?
JCL : Oui, enfin, je veux dire l’eau de leur auto pompe…. j’en avais partout, même dans mes poches, dans mes chaussettes, j’étais transpercé…. Puis j’ai été aider un gars qui était blessé, dans la rue, on l’a traîné sur le trottoir…. un autre s’est effondré en larmes, sa voiture brûlait devant lui…. un autre pissait le sang… on se serait cru en guerre… j’ai repris mon souffle, vérifié le matos et je suis reparti, prendre des photos, des photos…. il n’y avait plus que cela qui comptait…. je pense que ce jour-là, j’ai comme qui dirait perdu « mon pucelage », tu vois, il y a eu un choc, un déclic, ce jour-là, j’ai choisi définitivement ma nouvelle vie. ça restera une date clé de ma nouvelle vie… pour la photo mais aussi pour mes idées…
LJ : Ouf, c’est chaud. Tu arrives à me bousculer.
JCL : Cool , ce ne sont que des photos, tu sais… Rien que des photos…
(pause café…)
LJ : Et pour l’aspect artistique, tu travailles sur quoi ?
JCL : Ah, l’art ? L’artistique ? On rigole bien, ici…. Non, sérieusement, je ne sais pas trop quoi dire de « l’artistique en photographie… Bof, c’est quoi, l’art ? Une vison personnelle, des émotions, un message, une sensibilité, une déclaration …
LJ : Tes photos, tu travailles, aussi, sur des projets très personnels ???
Je suis sur deux projets sur lesquels je bosse beaucoup : un roman qui est en route et un second livre photo consacré aux femmes.
LJ : Un roman ?
JCL : Oui. « Six fois à terre, sept fois debout« . C’est le titre. Enfin, pour le moment c’est son titre. Il se peut qu’il change, je ne sais pas, c’est pas cela l’important. Mais je n’en dis pas plus, pour le moment. Nada.
LJ : Et les femmes ?
JCL : Ah, les femmes. Là, c’est mon domaine. Jaja, si tu m’entends ?
LJ : Jaja ?
JCL : C’est mon épouse. Jaja, c’est juste son surnom. Tu sais, comme la tirade dans « Le dîner de cons »…
(rires). C’est juste son prénom, etc…. Bon, enfin, je disais donc : Jaja…
Elle est à la fois ma muse, mon égérie comme y disent, un de mes modèles, mon inspiratrice, mon garde fou, mon ministre des finances, etc…. Bref, ma moitié. C’est la femme de ma vie.
LJ : Ah, ok. Donc, Jaja.
JCL : Oui.
LJ : Et les femmes ?
JCL : Dis donc, ça t’intéresse ça, les femmes, plus que les curés alors ???….
(rires)
Oui, les femmes en général. Pour moi, toutes les femmes sont belles. Je le dis souvent : toutes les femmes sont belles, c’est souvent le photographe qui n’est pas bon. Ma passion, c’est le portrait, le buste, le portrait en plan américain, tout ceci en studio. Et je travaille beaucoup en noir et blanc. Je suis profondément marqué au fer rouge par Jeanloup Sieff. Il est dans mes veines, dans mes neurones. Je bosse, enfin je m’amuse en travaillant, sur des séries consacrées aux femmes…. En nu artistique, en portrait rapproché, en buste, etc… Et que en noir et blanc… En 6×6, en 24×36, au flash, en lumière naturelle, en lumière continue,… Voilà… Ceci donnera un prochain livre, des expos, etc… Voilà. J’en dis pas plus ici. Surprises….
LJ : JC, un grand merci pour cet entretien. Merci de tout coeur.
JCL : C’et moi qui te dis « merci ». Un p’tit café ? (rires…)
(1) le club Espace-Images de Boussu-Hornu
(2) Centre de Formation Technocité de Hornu – site de Mons : Parc Initialis.